Cérémonie du 11 novembre 2008

mercredi 12 novembre 2008
par  Gérald
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Cérémonie du 11 novembre 2008

Discours de Jean-Paul Brignoli, maire

Le hasard a fait que le quatre vingt dixième anniversaire de la fin du premier conflit mondial soit marqué par la disparition des deux derniers soldats français ayant pris part à ce conflit qui, voilà presque un siècle martyrisa l’Europe.
La France a, dans ce conflit, construit une part de sa mythologie, une part de sa culture populaire, un pan de sa mémoire.
Le 11 novembre est l’expression, au grand jour, de cette mémoire qui, aux premiers froids, rappelle à chaque enfant de France, par un jours sans école, ce que ses ancêtres ont dû faire pour donner à leur pays les frontières qui sont aujourd’hui les siennes, même si celles-ci ont, heureusement, perdu leur rôle défensif et guerrier par l’instauration d’une paix qui se prolonge en Europe depuis le 8 mai 1945.
Louis De Cazenave, Lazare Ponticeli, les deux derniers Français combattants de la première Guerre Mondiale, nous ont quittés cette année. Ils ont été, quatre ans de leur vie, les acteurs d’une tuerie qui devait être la dernière.
Malheureusement, ils furent, malgré eux, contemporains de tous les massacres qui endeuillèrent notre monde durant leurs si longues existences.
Quel stupéfiant raccourci de l’histoire de France dans leurs destins respectifs, Louis était paysan, venu du cœur de l’auvergne, Lazare un immigré n’ayant que son travail et son courage à offrir au pays qui l’accueillait.
Louis de Cazenave, en dépit d’un nom fleurant l’aristocratie, était un modeste fonctionnaire aux idées anarchiques qui, sa vie durant, étala le plus grand mépris pour les notions de gloire, de sacrifice, et de patriotisme ceux qui menèrent la jeunesse de France à l’abattoir.
Durant l’occupation il fut même inquiété pour ses idées libertaires, si éloignées de l’esprit maréchaliste à l’honneur dans une fonction publique soumise à la double volonté de l’occupant et d’un Etat collaborateur.
L’intégration d’un jeune Italien, arrivé un matin de 1915 le ventre creux et sans un centime à la gare de Lyon de sa Lombardie natale, fut exemplaire, puisque, à ce jour, la modeste entreprise artisanale fondée par Lazare ponticelli est devenue une multinationale de 2500 salariés !
Comment voyaient-ils le monde en leur dernières semaines de vie ? Quel jugement portaient-ils sur l’actualité ? Sur la longue suite de tueries dont ils furent les témoins au cours de leurs existences ? Nul ne le sait, mais comment ne pas imaginer un instant leur amertume devant une humanité incapable de retenir les leçons de l’histoire.
Quel que soit l’avenir, il faut commémorer la date d’aujourd’hui. Un morceau de France y reposera toujours. Au nom du quart de la jeunesse de notre peuple disparu en gardant notre territoire , au nom des femmes qui, loin du front, firent de leur travail l’outil de notre avenir.
Au nom aussi, ne l’oublions jamais de tous ceux qui sont venus d’Amérique, du Canada, d’Angleterre, pour défendre une terre qui n’était rien pour eux, c’était, c’est vrai, il y a bien longtemps, mais la dette de notre pays à l’égard de ces jeunes hommes morts pour lui ne sera jamais oubliée.
Il y va non seulement de l’honneur mais aussi et surtout de l’âme de notre France.
Nos enfants bien sur n’en sont plus là : le grand-père qui raconte ses souvenirs de Verdun était le nôtre, pas le leur.

Ce jour est là pour dire que la guerre n’est pas un jeu vidéo , leur pays n’est pas qu’une surface de couleur différente sur la carte de l’Europe, il est un domaine de liberté parce que les Français l’ont voulu et qu’ils sont morts par millions pour cela.
Les derniers poilus sont partis, il ne reste que des morts et des images de 14-18.
Il nous faut porter maintenant seuls ce patrimoine fait de courage, de souffrance et de désespoir ; le transmettre le plus rigoureusement possible, intact. C’est un héritage qui sans doute a joué dans les soixante trois ans de paix que nous avons eu la chance de vivre.
Dans un futur pas si lointain sans doute on connaîtra le nom des derniers combattants de 39-45, puis après, ce sera le tour de ceux qui firent la guerre d’Algérie…
La mémoire des guerres disparaîtra, ne faisons surtout pas disparaître les jours et les cérémonies qui la célèbrent
Cette mémoire est la seule prévention connue contre la guerre, maladie encore inguérissable de l’espèce humaine.


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